mercredi 7 février 2007

"Promis, j’arrête la langue de bœuf"



Vous ne supportez plus de lire Gala dans vos toilettes ! Vous avez toujours le chic de choisir les mauvais livres ! Vous vous dites qu’il vaut mieux connaître l’adversaire que l’ignorer ! Le livre : "C’est promis, j’arrête la langue de bois" est fait pour vous, mais il vous en coûtera…
Langue de bois… « Maladie que l’on rencontre chez les bovidés. La langue augmente de volume ; elle est dure et présente sur les côtés des petits nodules tuberculiformes. L’évolution est assez rapide et l’animal meurt généralement d’inanition » (Larousse, édition 1931).
"C’est promis, j’arrête la… langue de bois"… telle était semblerait-il la volonté affichée de Jean-François Copé lorsqu’il a fait paraître son livre en avril 2006. Mais plus à propos eut été le titre "Le livre de ma Vie", car si JFC nous y rappelle quelques beaux exemples de la langue qu’il utilise et donne les raisons de son utilisation (la langue de bois étant selon lui « parfois inévitable »), il ne révèle ni les remèdes pour soigner les vaches, ni les mots qu’il aurait dû employer pour répondre sans fard aux questions qui lui étaient posées… On n’y apprend donc rien sur la langue de bois et son contraire.

Déjà tout petit…
Par contre, on y lit (à voix haute pour ne pas perdre le fil…) que JFC tout petit déjà avait choisi de consacrer sa vie à la politique ; qu’il persiste et signe malgré les sacrifices, notamment familiaux auxquels il doit consentir ; qu’il n’a pas d’ami en politique ; que la politique remplit complètement sa vie, sept jours sur sept et exige « une grande capacité de générosité et d’amour » (qui l’eut cru et qui le croira ?) ; qu’il est né un 2 mai et qu’il n’a pas l’intention de briguer plus de trois mandats à notre Mairie car « après trois mandats, on a raisonnablement donné ».
J’ai lu aussi que Thierry (Breton) a eu une vie avant "la" vie (la politique serait-elle la seule vie qui vaille la peine d’être vécue ?) et qu’il est fair-play ; que Renaud (Donnedieu de Vabres) est habile (voire fourbe) ; que Gilles (de Robien) prend des bonnes décisions (supprimer la méthode globale, quelle révolution !) ; que Dominique (de Villepin) est très chaleureux comme toujours avec lui et que Sarkozy n’est pas appelé Nicolas.

J’ai lu encore qu’un secrétaire d’État gagne 10 000 € nets par mois, un ministre délégué 12 000 € et « un ministre plein environ 14 000 ». Mais il n’a pas été répondu à la question : « Que gagne un ministre vide, à moitié vide ou à moitié plein ? »
J’ai lu enfin que l’enregistrement de quarante secondes pour le journal télé est « l’un des exercices les plus difficiles », l’interview du matin en huit minutes est « un exercice non moins périlleux » et que le face-à-face avec des journalistes ou d’autres hommes politiques est « un exercice différent mais aussi délicat ». Tout en étant différents, ces « trois formats médiatiques » sont identiques…

N’est-ce pas là une fois de plus parler pour ne rien dire et répondre à l’une des définitions de la langue de bois ?
« Langage figé, notamment de la propagande politique, sans prise sur la réalité ».
Maud Silberberg.

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